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Source supplémentaire de pollution dans la mer Baltique, 40 000 tonnes d’armes chimiques, dont 15 000 tonnes d’agents toxiques (du gaz moutarde essentiellement), et un demi-million de tonnes d’armes conventionnelles (mines marines, bombes, grenades…) ainsi que des centaines d’épaves, datant de la seconde guerre mondiale, pourrissent au fond de ses eaux, soumises à la corrosion. Au lendemain de la défaite de l’Allemagne, qui possédait jusqu’en 1945 la Prusse-Orientale, devenue l’enclave de Kaliningrad (cédée à l’URSS), ainsi qu’une partie du rivage baltique polonais, les Alliés réunis à Potsdam se répartissent les armes récupérées chez le vaincu pour les neutraliser.
L’Union soviétique hérite d’une partie de l’arsenal de munitions du IIIe Reich, dont elle finira par se défaire dans la mer Baltique. « Pour des raisons de praticité, les Soviétiques les ont finalement balancées par-dessus bord dans les bassins du Gotland et de Bornholm, alors que ce dernier ne dépasse pas 100 mètres de profondeur », souligne Jacek Beldowski, chercheur auprès de l’institut d’océanologie de l’Académie polonaise des sciences et spécialiste des armes chimiques enfouies dans la Baltique. Des chargements dans des caisses en bois ont également été dispersés en route çà et là, et ont pu dériver.
Les lieux et quantités exacts ont été gardés secrets pendant la guerre froide, période peu propice à la coopération Est-Ouest. Il faudra attendre les années 1990 pour que le grand public et les politiciens s’emparent de la question, alors que des pêcheurs continuaient de retrouver des bombes dans leurs filets ou sur la plage. Des projets, financés notamment par l’Union européenne, ont pu voir le jour afin de mieux évaluer les risques et de commencer à envisager des repêchages.
En 2009, une enquête de la télévision publique suédoise affirme en outre que l’ex-Armée rouge s’est débarrassée de ses propres stocks d’armes chimiques, entreposés dans les pays baltes au moment des indépendances, en les jetant dans les eaux territoriales suédoises.
« Nous avons déjà relevé une contamination de sédiments à 900 mètres et plus autour de la fosse de Bornholm, provenant de munitions contenant du gaz moutarde ou de l’arsenic, il y a donc bien une propagation. Les poissons présentaient également des parasites et des malformations plus fréquemment qu’ailleurs », précise Jacek Beldowski, qui rassure cependant : « Il n’y a pas de danger pour les humains même si ces agents ont pu s’inviter dans la chaîne alimentaire par endroits et de manière limitée. »
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